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Titre : LAMBERT MENDE : « DES ÉLECTIONS, MAIS PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX »
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LAMBERT MENDE : « DES ÉLECTIONS, MAIS PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX »
* Au cours de son face-à-face d’hier jeudi avec la presse, le porte-parole du Gouvernement a par ailleurs déploré la guerre des statistiques à propos des victimes du phénomène Kamwina Nsapu.
Quelle est la situation sécuritaire dans l’ensemble de la RD Congo et particulièrement dans l’espace kasaïen, au centre du pays ? Corneille Nangaa a-t-il qualité d’annoncer urbi et orbi, l’hypothèse de report des élections prévue à l’horizon décembre 2017 ? Voilà deux questions essentielles qui résument l’actualité en RD Congo. Tout le monde en parle. Chacun y va de son décryptage. De l’intérieur tout comme de l’extérieur du pays, des commentaires abondent. Vive la polémique. La grande polémique !
Cependant, face à une controverse de plus en plus persistante et implacable, le Gouvernement rd congolais n’entend plus porter de muselières. Dans un contexte de crise, Kinshasa ne saurait entretenir le mutisme, sous peine de faire le lit à ses pourfendeurs. Voilà qui justifie le point de presse du Gouvernement, via son ministre de la Communication et médias, hier jeudi 13 juillet dans son cabinet.
NON A L’INTRUSION DANS LE CHAMP DE LA CENI
Renversons la pyramide. Les hypothèses de travail du Président de la CENI, vendredi 7 juillet au siège de l’OIF à Paris, énervent-elles l’Accord du 31 décembre 2016 et la Constitution du 18 février 2006 en vigueur en RD Congo ? Devant des experts de l’OIF, Corneille Nangaa avait évoqué certaines contraintes sécuritaires et législatives qui rendent impossible, la tenue des élections dans le délai prévu par l’Accord de la saint Sylvestre. Sur le plan de la sécurité, Corneille Nangaa avait mis en exergue les récentes violences dans l’espace kasaïen.
Quant à l’aspect législatif, le numéro 1 de la centrale électorale congolaise a évoqué l’absence de certains textes essentiels pour lesdites élections. Tout le péché de Nangaa semble être là.
Certains commentateurs n’hésitent pas de considérer les explications du président de la CENi, comme une entente préméditée entre cette institution d’appui à la démocratie et le Gouvernement. Sur ce point précis, Lambert Mende se veut le plus clair possible. Le porte-parole du Gouvernement rappelle que l’Accord du 31 décembre 2016 qui prévoit la tenue des élections en décembre 2017, ne met pas en veilleuse la Constitution du 18 février 2006. Bien au contraire. Le ministre de la Communication et médias s’appuie ainsi sur certaines dispositions du chapitre premier dudit Accord où les " parties prenantes s’engagent à respecter la constitution du 18 février 2006 telle que modifiée en 2011 et les lois de la République ".
Par parallélisme de forme, Lambert Mende déduit que cette même Constitution qui a institué la CENI, en son article 211, lui assigne une mission sans équivoque. A savoir l’organisation du processus électoral dans tous ses aspects. C’est-à-dire l’enrôlement des électeurs, la tenue du Fichier électoral, les opérations de vote…Partant, Lambert Mende déduit qu’il revient à la CENI, et à la seule CENI, le pouvoir d’organiser les élections en RD Congo. Dès lors que les parties prenantes signataires de l’Accord s’étaient engagées à respecter les lois du pays, le ministre Mende souligne que cette observation des lois ne peut être séquentielle ou saucissonnée. " L’Accord du 31 décembre 2016 ne retire nullement cette prérogative à la CENI ", précise l’homme à la rhétorique cicéronienne.
NON A LA LECTURE SUPERFICIELLE DE L’ACCORD DU 31 DECEMBRE 2016
Le ministre congolais de la Communication et médias n’ignore pas l’engagement pris par les parties prenantes à organiser les élections en une seule séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales au plus tard en décembre 2017. Par ailleurs, les mêmes signataires dudit Accord précisent : " Toutefois, le Conseil national de Suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA), le Gouvernement et la CENI peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections ". Lambert Mende tire donc la sève de son argumentaire de cette incise de la disposition précédente de l’Accord. Selon lui, ce passage du texte de l’Accord constitue une disposition spéciale dérogatoire au principe général fixant la date des scrutins au plus tard en décembre 2017.
Contrairement donc à ce qu’il qualifie de lecture superficielle passionnée du contenu de l’Accord, Lambert Mende précise que le Gouvernement n’entend pas se faire le porte-voix de la CENI qui est et demeure une institution indépendante. " Le Gouvernement et la CENI ne peuvent qu’attendre la constitution dudit CNSA pour procéder à l’évaluation du temps nécessaire pour la tenue du scrutin. Cela n’empêche pas la CENI qui dispose du monopole constitutionnel de l’organisation du processus électoral, de faire état des difficultés et contraintes nécessitant la tenue de la tripartite sus-évoquée entre elle, le Gouvernement et le CNSA ", renchérit Lambert Mende.
Le porte-parole du Gouvernement note en outre que le CNSA, bien qu’il serait opérationnel, n’enlèverait rien aux prérogatives constitutionnelles de la centrale électorale. Lambert Mende met au défi quiconque saurait démontrer que les déclarations de Corneille Nangaa à Genève et à Paris violeraient les prescrits de la Constitution ou enfreindraient un seul principe de l’Accord du 31 décembre 2016. " A la réflexion il s’agit d’une intrusion illégitime de certains acteurs nationaux et internationaux non habilités dans le champ des compétences de la CENI ", apostrophe le porte-voix du Gouvernement congolais.
Par rapport à toutes diatribes contre Corneille Nangaa, Lambert Mende y va de sa partition : " Sans annoncer une quelconque disposition rectificative, la CENI qui s’est limitée à énoncer les difficultés rencontrées et susceptibles d’entrainer la non tenue des trois scrutins à la période convenue dans l’Accord de la saint Sylvestre, pour des raisons évidentes et plausibles, ne la rend pas coupable de violation de la Constitution ou dudit Accord", dit-il.
NON AUX ELECTIONS ORGANISEES A N’IMPORTE QUEL PRIX
En RD Congo comme ailleurs, les élections constituent la seule et unique voie de conquérir le pouvoir politique. Elles ont certes, le mérite de faire participer le peuple à l’exercice de la démocratie. Cependant, Lambert Mende rappelle que ce concept de démocratie ne saurait se réduire au seul processus électoral. Par ailleurs, il reconnait que dans un régime démocratique, les élections consacrent la compétition pour le pouvoir politique. Ce, dans la mesure où le vote est à la fois la principale modalité de participation politique, du choix des dirigeants, du renforcement de la légitimité des élus en plus de de jouer le rôle dans l’alternance démocratique.
Cependant, le ministre Mende prévient qu’il ne suffit pas d’organiser les élections à n’importe quel prix pour qu’un pays devienne démocratique. " Il faut reconnaitre qu’il n’existe pas un mode de scrutin idéal au point d’en faire une religion avec les vertus miraculeuses. Les élections doivent, à notre avis, être organisées mais pas dans n’importe quelles conditions, de manière à assurer une respiration normale de la vie politique et institutionnelle d’une nation ", insiste le porte-parole du Gouvernement congolais.
Selon Lambert Mende, pour être crédibles, facteurs de paix et de développement, les scrutins doivent être libres, transparents et surtout apaisés. " Tout scrutindiscriminatoire, sous pression et sous influences de quel qu’origine et de quelque nature que ce soit, n’est pas une garantie de la démocratie", a-t-il encore dit. Dans son argumentaire, le ministre de la Communication et Médias a illustré ses propos par la situation de la République du Zaïre pendant les trois décennies de règne du défunt le Président Mobutu. Pendant les trente-deux ans, le pays organisait bel et bien des élections. Mais souvent avec un candidat unique, une propagande officielle et un contrôle serré des bulletins de vote et des urnes avec une répression sévère de ceux qui s’aventuraient à voter " mal " ou à se porter candidat en concurrence avec les plus forts du moment.
C’est l’occasion pour Lambert Mende de rappeler les élections de 2006 et 2011 organisées en RD Congo dont les effets collatéraux, selon lui, poursuivent encore les Congolais jusqu’à ce jour. "D’où, ce souci du Président de la République d’aller en ordre vers des élections libres, apaisées, crédibles et transparentes ", tranche Lambert Mende. Il ajoute que " tant que les Congolais n’auront pas compris cela et appris à vivre en harmonie et dans la cohésion, ils auront beau multiplier les scrutins, ceux-ci n’auront de cesse de demeurer contre-productifs en termes de démocratie, de paix et de développement. Ceux qui croient ou cherchent à nous faire croire que les élections, quelles qu’en soient leurs conditions d’organisation, résoudront miraculeusement nos problèmes, se trompent lourdement".
Tirant toutes les leçons du passé, Lambert Mende en appelle au bon sens aussi bien des partis politiques que des acteurs de la Société civile. « Il est temps que nos partis politiques et les acteurs de la Société civile jouent un rôle plus constructif pour faire rimer démocratie, paix et développement dans notre pays et dans la région ", exhorte le Gouvernement, par le biais de son porte-parole. Selon Mende, la démocratie la mieux adaptée au contexte congolais est celle qui considère ce système politique comme un mouvement global à la fois social et politique. Sous l’angle social, dit-il, c’est avant tout la revendication de l’égalité des conditions et des chances dans une société où la mobilité sociale est assurée et ne relève pas forcément du rang de naissance ou de l’origine sociale.
Sur le plan politique, " la démocratie est ce droit revendiqué par et pour tous de participer à la vie publique, suivant les compétences de chacun. Les élections ne constituent donc qu’un des moyens pour y parvenir, tant il est démontré qu’à travers la planète, ceux qui ont aujourd’hui les capacités de séduire un électorat et à se faire élire ne sont pas forcément ceux qui ont les qualités nécessaires pour gouverner ", explique encore Lambert Mende. à" Le Gouvernement continuera faire sa part pour mettre la CENI en capacité d’assumer ses responsabilités dans les meilleurs délais au mieux des intérêts du peuple congolais. Ce, conformément à la Constitution du pays et à l’Accord du 31 décembre 2016 ", promet le porte-parole du Gouvernement.
KASAI : UNE GUERRE DE STATISTIQUES INAPPROPRIEE
Lorsqu’il aborde le volet sécuritaire, Lambert Mende ne fait mystère d’aucune donnée. Des évasions en série dans différentes prisons du pays, aux tueries dans le Kasaï, le Porte-parole du Gouvernement n’a rien laissé de côté. " La situation sécuritaire de la RD Congo préoccupe le Gouvernement à la suite de la multiplication d’incidents de sécurité à travers l’ensemble du territoire national ", avoue-t-il.
Cependant, l’Exécutif fustige avec véhémence la guerre des statistiques à laquelle se livrent certains acteurs au sujet des conséquences de l’offensive terroriste dans la partie centrale de la RD Congo. " Cette guerre des statistiques et inappropriée. Qu’il y ait 1.300 tués comme signalés par les autorités locales et repris dans le livre blanc du Gouvernement, ou 3.800 tués comme indiqués dans un rapport de la CENCO, il s’agit du sang de nos compatriotes congolais fauchés par une violence que rien, absolument rien ne saurait justifier ", précise Lambert Mende. Lire dans les pages suivantes, l’intégralité de la communication du Gouvernement, via son porte-parole.
Grevisse KABREL
COMMUNICATION DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET MEDIAS, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT DE LA RDC (Jeudi 13 Juillet 2017)
Mesdames et Messieurs de la presse,
Deux points feront l’objet de notre communication de ce jour : la situation sécuritaire du pays et la polémique autour des dernières déclarations du Président de la CENI à Genève devant le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies et à Paris à la tribune de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
I.Situation sécuritaire du pays
La situation sécuritaire de la République Démocratique du Congo préoccupe le Gouvernement à la suite de la multiplication d’incidents de sécurité à travers l’ensemble du territoire national, notamment les évasions parfois massives de détenus ou prévenus ou des tentatives d’évasion évitées de justesse de divers centres pénitentiaires.
Ces évasions et tentatives d’évasion qui font tant jaser interpellent le Gouvernement au plus haut point. En effet, certains peuvent n’y voir qu’une belle occasion de mettre en difficulté le Gouvernement de la République, à travers son Ministre de la Justice qui a la gestion des prisons mais il serait plus avisé de prendre en compte le danger que courent nos paisibles populations ainsi livrées à des délinquants dont quelques uns très dangereux qui prennent ainsi la clé des champs. La multiplication des agressions, des vols à mains armées comme celui qui a coûté la vie à l’un de vos confrères de la RTNC/Bunia M. Banga Karaba, tué pas plus tard que dans la nuit d’avant-hier à hier à Bunia par des maraudeurs activement recherchés par la police, des enlèvements comme celui d’une fillette de 11 ans au Camp Lufungula à Lingwala sont la parfaite illustration qu’aucun Congolais, quelles que soient ses opinions ou sa condition sociale, n’est à l’abri de ces malfrats qui trouvent grâce aux yeux de quelques uns au sein d’une certaine classe politique.
Cette insécurité s’observe également à des échelles diverses dans certaines provinces comme le Nord-Kivu avec la résurgence épisodique des affrontements entre groupes armés. Cela a été le cas mercredi 5 juillet 2017 entre les groupes armés dénommés Mazembe et NDC (Nduma Defence of Congo) à Kasugho, territoire de Lubero. Les échanges des tirs entre les deux forces négatives ont provoqué un déplacement massif de la population de cette localité vers Lubero, chef-lieu du territoire du même nom et ses environs.
Le Commandement des Opérations Sukola1- Sud des FARDC a engagé le même jour une offensive contre ces trublions à partir de leurs bastions respectifs dans la Chefferie de Bamate notamment à Byanze, Kanzanza et Kandole qui ont été récupérées par les forces loyalistes. Depuis lors, des opérations de ratissage y sont menées.
Le Gouvernement salue la bravoure des éléments des FARDC qui, toujours dans ces zones de la province du Nord-Kivu en bute à une criminalité interne et transfrontalière récurrente, sont parvenus à reprendre Ishasha, une agglomération située à 60 km de Kiwanja, en chefferie de Bwisha à proximité des pêcheries de Vitsumbi et Nyakakoma au Nord-Est de Rutshuru, à la frontière avec l’Ouganda, brièvement occupée mardi 11 juillet par une milice lourdement armée et comptant un nombre d’assaillants de loin supérieur à celui des militaires loyalistes de la garnison locale qu’ils avaient attaquée. Les assaillants ont perdu sept d’entre eux et ont abandonné 4 blessés qui ont été capturés par les FARDC qui ont saisi plusieurs armes et munitions.
Dans les deux provinces du Kasaï et du Kasaï-Central ainsi que dans les territoires de Kamiji et Luilu dans la ville de Kabinda (Province de Lomami) et dans le secteur de Tshijiba en territoire de Miabi dans la Province du Kasaï-Oriental, malgré des éruptions de violences indicibles, de tueries et de destruction des biens notamment et pas plus tard que la semaine dernière dans la réserve forestière aménagée par le Ministère de l’Environnement, le FPI en synergie avec les Ets. Minzani, on assiste néanmoins à un retour progressif à la normale grâce à la détermination du Gouvernement à y rétablir l’ordre et la sécurité par le recours aussi bien à la persuasion qu’à la force de la loi.
Pour le Gouvernement, la guerre des statistiques macabres à laquelle voudraient s’adonner certains au sujet des conséquences de cette offensive terroriste dans la partie centrale de notre pays est totalement inappropriée. Qu’il y ait eu 1.300 tués comme signalés par les autorités locales et repris dans le Livre Blanc du Gouvernement, ou 3.800 tués comme indiqués dans un rapport de la CENCO, il s’agit du sang de nos compatriotes congolais fauchés par une violence que rien, absolument rien ne saurait justifier. Et s’agissant des statistiques des victimes des violences à caractère criminel, seul les instances judiciaires peuvent en déterminer les responsabilités de manière définitive. A cet égard, le Gouvernement qui est certes responsable de la sécurité des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national, ne peut pas être tenu coupable de toutes les atteintes qui y surviennent, sauf preuve du contraire à établir par la justice.
C’est donc le lieu pour moi, m’exprimant au nom du Gouvernement de la RDC, d’en appeler à tous nos partenaires aussi bien dans la classe politique que dans la société civile, à l’intérieur du pays ou a
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C'est un article LAMBERT MENDE : « DES ÉLECTIONS, MAIS PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX » Cette fois-ci, j'espère pouvoir bénéficier à vous tous. Eh bien, vous voir dans d'autres publications d'articles.
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